Carence en zinc : un tiers des enfants concernés
Article scientifique
Le zinc est un oligo-élément essentiel aux multiples fonctions vitales dans l'organisme. Sa carence est répandue à l'échelle mondiale et entraîne un fardeau sanitaire considérable. Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables, car ils ont des besoins accrus en zinc durant les périodes de croissance rapide.
Sommaire :
- Le zinc : un oligo-élément essentiel
- Conséquences d'une carence en zinc
- Une prévalence de 31,3 % chez les jeunes enfants
- Évaluer le statut en zinc
- Source
Le zinc : un oligo-élément essentiel
Le zinc est le deuxième oligo-élément essentiel le plus abondant dans le corps. Il agit comme un cofacteur dans divers processus biologiques, notamment l'expression génique et la synthèse des protéines. Il est indispensable à la croissance et à la différenciation cellulaire, des étapes cruciales pour le développement normal des enfants. Le zinc joue également un rôle clé dans la réponse immunitaire, tant innée qu'adaptative, participant à la construction du système immunitaire et à la lutte contre les infections chez les enfants. Ce minéral est aussi impliqué dans le processus de cicatrisation, dans un développement neurologique sain, et est essentiel pour les sens du goût et de l'odorat. Enfin, le zinc soutient la santé de la peau, des cheveux et des ongles.
Conséquences d'une carence en zinc
Une carence en zinc peut entraîner un large éventail de conséquences néfastes pour la santé, notamment un retard de croissance, des lésions cutanées, une cicatrisation ralentie et des fonctions immunitaires innées et adaptatives altérées. Les enfants sont potentiellement plus à risque en raison de leurs besoins accrus en zinc pendant la croissance. Une carence en zinc peut ainsi conduire à un trouble de la croissance et à une diminution des défenses immunitaires.
Une étude menée par Vreugdenhil et al., publiée dans la revue internationale de nutrition Nutrients, a examiné la prévalence de la carence en zinc et les facteurs associés chez les enfants. Cette carence s'est avérée fréquente chez les jeunes enfants néerlandais, allemands et anglais. Dans un groupe de 278 jeunes enfants (âgés de un à trois ans) provenant de ces pays d'Europe occidentale, un tiers présentait une carence en zinc.
Une prévalence de 31,3 % chez les jeunes enfants
Une carence en zinc a été définie comme une concentration sérique de zinc inférieure à 9,9 µmol/L. Au total, 278 enfants ont été inclus dans l'étude, avec un âge médian de 1,7 an. La prévalence de la carence en zinc était de 31,3 %.
Etonnamment, l'apport en zinc via l'alimentation n'était pas associé à une carence en zinc dans cette étude ; cet apport était suffisant chez ce groupe d'enfants (en moyenne 5,6 mg par jour). D'autres facteurs semblent donc jouer un rôle. Par exemple, la composition du régime alimentaire pourrait influencer l'absorption intestinale du zinc. En effet, les phytates présents dans les céréales entravent l'absorption du zinc. En revanche, les protéines, notamment les protéines animales par rapport aux protéines végétales, favorisent l'absorption du zinc. Cela pourrait (partiellement) expliquer pourquoi aucun lien n'a été trouvé entre la carence en zinc et l'apport alimentaire en zinc.
Évaluer le statut en zinc
Avec une prévalence globale de 31 %, une carence en zinc n'est donc pas rare chez les enfants en bonne santé âgés de 1 à 3 ans vivant dans trois pays d'Europe occidentale à revenu élevé. Dans les pays à faible et moyen revenu, des chiffres de prévalence de carence en zinc allant de 5 % à 83 % ont été rapportés chez les jeunes enfants. Les populations des pays à faible et moyen revenu sont exposées à un risque accru d'apport insuffisant en zinc et, par conséquent, de carence, ce qui peut être partiellement attribué à un accès limité aux aliments riches en zinc, tels que les produits animaux, combiné à un régime alimentaire principalement végétal contenant des phytates qui inhibent l'absorption intestinale du zinc. L'excrétion urinaire de zinc, la concentration de zinc dans les cheveux et les protéines liant le zinc, telles que la métallothionéine, sont des biomarqueurs utilisés pour évaluer le statut en zinc chez l'être humain.
Source
Vreugdenhil, M., et al. (2021). Prevalence of Zinc Deficiency in Healthy 1-3-Year-Old Children from Three Western European Countries, Nutrients, 13, 3713.
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