Compléments antioxydants et hypofertilité masculine : Une piste prometteuse ?
Article scientifique
L'hypofertilité masculine est, dans une proportion significative des cas, associée au stress oxydatif et à la fragmentation de l'ADN des spermatozoïdes. Ces facteurs peuvent contribuer à la subfertilité et aux fausses couches à répétition. On estime que le stress oxydatif serait en partie responsable de 25 à 87 % des cas d'infertilité masculine.
Les antioxydants sont étudiés comme une thérapie adjuvante potentielle pour améliorer la qualité du sperme, dans le but d'augmenter les chances de grossesse en procréation médicalement assistée (PMA).
Principales conclusions
1. Stress oxydatif et dommages à l'ADN
- La fragmentation de l'ADN des spermatozoïdes, potentiellement due au stress oxydatif, est liée à un risque accru de fausse couche.
- Des facteurs tels que la varicocèle, l'âge et la pollution environnementale contribuent aux dommages de l'ADN des spermatozoïdes.
2. Rôle des antioxydants
- Le zinc et le sélénium soutiennent l'action de la superoxyde dismutase et de la glutathion peroxydase, des enzymes clés dans la lutte contre le stress oxydatif.
- Les vitamines C et E agissent en synergie comme piégeurs de radicaux libres.
- De petites études observationnelles montrent une augmentation de la formation de blastocystes et des taux de grossesse après une supplémentation avec ces antioxydants.
3. Preuves cliniques et limites
- Une revue Cochrane de 61 études (plus de 6 000 hommes) suggère une légère augmentation des naissances vivantes (14-26 % avec l'utilisation d'antioxydants contre 12 % chez les contrôles). Cependant, les études sont souvent de petite taille et hétérogènes en termes de conception, d'antioxydants utilisés et de dosage.
- Les méta-analyses confirment le lien entre la fragmentation de l'ADN des spermatozoïdes et les fausses couches, mais l'impact direct de la supplémentation en antioxydants sur la fertilité et le risque de fausse couche reste insuffisamment prouvé.
- Des facteurs tels que la durée de l'abstinence sexuelle influencent l'intégrité de l'ADN et ne sont souvent pas standardisés dans les études.
Conclusion
Bien que les compléments alimentaires à base d'antioxydants (tels que le zinc, le sélénium et les vitamines C et E) soient prometteurs pour réduire les dommages oxydatifs aux spermatozoïdes et soutenir la fertilité, les preuves scientifiques d'un effet cliniquement pertinent sur le taux de grossesse et les naissances vivantes sont encore limitées. Des études plus vastes et bien conçues sont nécessaires pour établir leur efficacité et déterminer les combinaisons et dosages optimaux. Un accompagnement professionnel est essentiel pour intégrer la supplémentation de manière pertinente et sûre dans la prise en charge de la fertilité.
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