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Les phytonutriments dans les maladies auto-immunes : une approche complémentaire

Article scientifique

Les maladies auto-immunes résultent d'une interaction complexe entre la prédisposition génétique (par exemple, les variants des gènes du CMH), les facteurs environnementaux et les influences microbiennes. Cette synergie conduit à une perte de tolérance immunologique et à l'activation de lymphocytes T autoréactifs. Il en résulte une inflammation chronique et des lésions organiques ou systémiques, comme observé dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), la sclérose en plaques (SEP), le diabète de type 1, la rectocolite hémorragique et le psoriasis. 

Malgré la disponibilité de médicaments immunomodulateurs, le besoin de stratégies complémentaires sûres et efficaces reste important. C'est là qu'interviennent les phytonutriments tels que le resvératrol, la curcumine et les acides boswelliques

Mécanismes d'action et applications cliniques 

Resvératrol 

Un polyphénol présent notamment dans les raisins et les baies, inhibe les voies inflammatoires (NF-κB, COX-2), module la différenciation des cellules T (améliore l'équilibre Treg/Th17) et supprime l'activation des macrophages. Cliniquement, des études sur la PR, le diabète de type 1 et la rectocolite hémorragique montrent des effets favorables sur l'inflammation, l'équilibre immunitaire et le stress oxydatif. L'utilisation topique est efficace pour le psoriasis. 

Curcumine

Issue du Curcuma longa, supprime les cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL-1β, IL-6), module l'expression des TLR (récepteurs Toll-like) et favorise l'activité des cellules Treg. Elle réduit la prolifération des cellules T et inhibe les voies de signalisation telles que NF-κB. Les études cliniques montrent des améliorations pour la PR, la rectocolite hémorragique, le psoriasis et le prédiabète. Un facteur limitant est sa biodisponibilité. 

Acides boswelliques (AKBA, KBA) 

Issus du Boswellia serrata, inhibent la 5-lipoxygénase et le NF-κB, ce qui réduit la formation de leucotriènes et l'inflammation. Ils influencent l'équilibre des cytokines et l'activité des cellules T, et montrent un effet clinique dans la PR, la SEP, la rectocolite hémorragique et le psoriasis. Les acides boswelliques améliorent les douleurs articulaires et les marqueurs cognitifs dans la SEP, et réduisent les dommages histopathologiques dans les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l'intestin). 

 

Conclusion 

Les phytonutriments offrent des options complémentaires prometteuses et sûres dans la gestion des maladies auto-immunes, grâce à leur modulation de l'inflammation et des réponses immunitaires. Leur intégration avec un régime alimentaire hypocalorique et anti-inflammatoire, l'optimisation du statut en micronutriments et la correction de la dysbiose renforcent l'effet thérapeutique.